Le voyage

Pour réaliser ce projet, Xavier démissionne et Nathalie attend la fin de son contrat. Nous libérons l'appartement, rangeons notre confort dans les cartons, achetons deux vélos, sacoches, matelas, sacs de couchage, petit réchaud à gaz, toile de tente, appareil photo numérique (puis un ordinateur portable un an plus tard), et nous partons sur nos vélos avec notre nouvelle maison dessus (équipée du strict minimum nécessaire !).

Petite parenthèse sur les vélos : ils pèsent chacun 17 kg (cadre en acier, roues, rayons et pneus renforcés). Le vélo de Nath porte 40 kg de bagages, et celui de Xav 50 kg. Ils semblent à ce jour résistants et fiables (très peu de casse et de crevaisons).

Nous commençons d'abord par un petit tour, celui de la France (histoire de s'échauffer, et de visiter notre pays!), et ensuite nous enchaînons pour un plus grand.

Voyageurs, campeurs, vacanciers de longue durée (sans congés payés), nous vadrouillons avec nos propres économies mises de côté durant nos années de travail, sans oublier les dons spontanés que nous adressent personnellement certains de nos lecteurs, famille et amis. Sinon nous ne bénéficions ni de sponsor, ni d'aucune autre ressource (genre chômage, RMI, etc.).

Nous essayons de ne pas dépasser un budget mensuel de 150 à 180 euros/personne. Nos principales dépenses reposent sur le carburant : notre alimentation. Le plus souvent, on achète la nourriture, moins onéreux que le resto ou le snack. Pour l'eau, on s'adapte : immunisation ou désinfection !

En revanche pour ce qui est de la lessive, difficile de s'accommoder quand il s'agit de laver à la main. Pourtant, nous n'y avons pas échappé que ce soit en Afrique, en Amérique du sud ou en asie aussi! Maintenant nous comprenons mieux le bonheur de nos grands-mères dès lors qu'elles ont connu la machine à laver! Pour éviter cette corvée, une seule solution : trouver la mère Denis "nouvelle formule" du quartier (laverie, ou machine à laver chez l'habitant). Et les invitations spontanées nous rendent aussi beaucoup de services à ce niveau là.

L'hospitalité se fait au hasard des rencontres, ou d'elle-même quand nous demandons par exemple à poser la toile de tente à côté d'une maison, faute de pouvoir trouver un coin accessible, calme, sûr et propre dans la nature, éloigné du passage. Sinon nous prenons goût à dormir dans la nature, et plutôt que l'hôtel "4 étoiles" (faute de moyens) nous recherchons le "mille étoiles" ou "l'étoile du berger".

Concernant le nombre de kilomètres que nous effectuons par jour, il est très variable selon le relief, les paysages, les visites (monuments, musées, villages,etc.) ou encore les rencontres. Nous pouvons pédaler à présent 80 à 100 km par jour, mais aujourd'hui notre moyenne se situe davantage aux alentours de 60 km … les jours où nous roulons!!

Comme nous apprenons à relativiser les choses au cours du voyage, la distance n'importe plus et nous ne courons plus après le temps. Le voyage peut s'arrêter demain pour une raison de santé, de nostalgie, d'argent ou autre, nous sommes déjà très heureux d'avoir réalisé ce bout de chemin … Nous préférons nous laisser guider par ce je ne sais quoi, prendre le temps d'observer, écouter, et savourer.

Notre chemin se tisse au fil des rencontres et se profile un peu à l'intuition, même si nous avons de grandes lignes en tête. Hier nous étions là-bas, aujourd'hui nous sommes ici. Alors pour l'heure, savourons le temps présent.