Iles du Pacifique

Saint Pedro de Atacama - île de Pâques (Chili) - Polynésie Française - Sydney (Australie) - Bali (Indonédie) - Malaisie (Asie)

Extrait de la lettre N°8
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Eté 2005, D'îles en îles

Dans notre dernier message, nous quittions Santiago du Chili pour nous envoler vers l'Asie, avec une traversée du Pacifique en plusieurs étapes.

La première fut "Rapa Nui", la fascinante et troublante "île de Pâques". Baptisée aussi le "nombril du monde", elle jaillit jadis du magma volcanique en plein Pacifique, faisant de cette île la plus éloignée au monde de toute terre habitée. La découverte de ce gros cailloux à vélo nous a laissé plutôt interrogatifs, méditatifs… quant à la force et la richesse d'une ancienne grande civilisation sur une surface aussi réduite. Il s'est passé et il se passe encore des choses sur cette île… des choses qui échappent au raisonnement cartésien, aux scientifiques, aux archéologues!(…) Mystère et intrigue concourent à toute la beauté et l'étrangeté de Rapa Nui. Quoiqu'il en soit, quel centre d'énergie. Il en fallait de toute façon pour sculpter, déplacer et ériger ces moaïs en roche volcanique, de plusieurs mètres, de plusieurs tonnes… Impressionnant. Pourquoi, comment… la mémoire de l'île s'est perdue dans les guerres tribales puis avec les rapts péruviens du XIX è siècle. Et le secret de son histoire semble bien gardé aussi par ses Moaïs, parfois tombés ventre à terre ou dressés dos à l'océan. Notre esprit n'a pas fini de vagabonder...

Après Rapa Nui, nous nous sommes offerts un séjour linguistique à Tahiti, chaleureusement accueillis par Bruno, un ami Massacois. Xav a replongé… dans le Cognac et Nath dans le chocolat (merci Sylvie).
Ah la Polynésie Française, la sonorité magique de ce mot nous laisse rêveurs! Tour d'une partie des îles de la Sociéte à vélo, d'île en île en bateau cargo, camping sauvage dans les jardins fleuris ou sur les plages de sable blanc, nous avons ainsi pu voir à quoi servait une partie de nos impôts (hormis les palaces de Gaston Flosse, bien sûr!!). Du coup nous en avons aussi profité… de nos impôts : plongée avec masque et tuba dans les lagons aux eaux cristallines et turquoises peuplées d'innombrables espèces de poissons multicolores (nom d'un euro, ça a dû "nous" coûter cher en colorants et en peintures tout ça… waterproof en plus!!). Senteurs de vanille, parfums fleuris de tiare et de frangipanier, éclat des perles de culture, saveur de poisson cru, sensualité des danseuses tahitiennes, on se délecte de notre escale linguistique côté pacifique. On s'enrobe aussi un peu de quelques kilos en plus (merci au chef cuistot Bruno!)… résultat Nath casse un rayon… ben alors mémère on se laisse aller… et comme d'hab c'est pépère qui répare!

Au revoir Tahiti, bonjour Sydney pour une escale de 5 jours chez Vincent, le temps de dénicher un billet mini prix pour Bali et Singapour. Sydney, mythique pour l'architecture de son opéra, demeure une ville très agréable pour y circuler à vélo grâce à la conduite pondérée et l'extrême respect des automobilistes, aux avenues bordées d'arbres, d'espaces verts et de pistes cyclables. Sur les quais, musiques, danses et acrobaties de rues attirent le regard, caressent l'oreille, amusent… C'est l'instant récréation, chaleureux sous le soleil d'automne, lyrisme et culture à portée de mains qu'on apprécie, surtout dans ces grandes villes, parfois hautes en buildings. Escale très sympa, beaucoup moins pour le porte monnaie, alors n'abusons pas des bonnes choses!

Arrivent les portes de l'Asie avec l'Indonésie, Bali… Bali l'hindouiste au milieu de Lombok, Sumatra, Java,…, les musulmanes. Nous y retrouvons une lignée de la famille Boulet venue en vacances chez Nya et Enzo (le fréro, le cousin, et "Tolaul" pour Adrien et Mathilde). Après ces enthousiastes retrouvailles, nous enfourchons nos "sepeda" (vélos) direction l'île de Lombok, histoire de se retirer de la scène quelque temps, tant nous sommes ivres d'images depuis la Bolivie. L'île de Lombok, île pauvre et beaucoup moins touristique, est une expérience amusante : un soir par exemple où nous sommes invités dans une famille à manger et passer la nuit, nous restons longtemps entourés d'une quarantaine de personnes, même en prenant notre douche! Nous étions les individus blancs étranges et fascinants. Xavier avait l'impression d'être le petit frère de Stallone ("you are very strong, I saw you in the bath"!) et Nathalie la petite soeur de Claudia Schiffer. Ben tiens pourquoi pas, permettez-nous de fantasmer le temps d'une soirée SVP!
Une retraite d'une semaine sur Lombok suffira à peine pour "digérer" les scènes précédentes (Bolivie, Rapa Nui, Tahiti, Sydney) avant de passer à la suivante, la trépidante, la vibrante, l'envoûtante… Bali! Alors pour profiter au maximum des 2 semaines qui nous restent (visas obligent), nous troquons nos vélos contre un "sepeda motor", vous savez le vélo où l'on a que la poignée à tourner pour qu'il avance! Depuis le temps qu'on en rêvait! Nous avons donc abusé du plaisir de la poignée qui tourne et avons baroudé sur une bonne partie de l'île. Moins facile de faire des rencontres en scooter mais nous avons eu la chance de rencontrer Alit le premier jour. Et là, à nouveau tout s'enchaîne. Grâce à ce chaleureux balinais, nous avons pu participer à un "coq fighting" (combats de coq au cours desquels nous avons gagné suffisamment d'argent pour inviter Alit et son oncle à un bon petit resto!). Puis nous assistons à la cérémonie de limage de dents de son cousin (aïe aïe aïe, on en grince encore des dents en repensant à cette lime de fer!) avec toutes les festivités qui ont pu suivre plusieurs soirs de suite, telles que les danses Balinaises traditionnelles, qu'on adore, qu'on adore, qu'on adore. Quelle magie, quelle justesse, quelle rigueur, quelle arabesque dans le mouvement des doigts, le déplacement des pieds, le roulement des yeux, l'expression du regard, l'éclat des costumes. Et quelle endurance aussi. On en redemande. Et que de dépaysement par la suite en découvrant toutes ces belles rizières et ces scènes de vie d'un autre temps. On les admirait à travailler simplement, noblement. Nathalie qui se reposait un peu sur Xavier pour l'espagnol et le portugais (tout du moins les premiers mois), a fait pas mal d'effort pour mémoriser un grand nombre de mots indonésiens au grand bonheur de ces gens là, à qui il en faut moins que ça pour sourire. La joie était là chez nous aussi quand au hasard des chemins, nous croisions nombre de cérémonies religieuses (processions aux temples, crémations, dépôts d'offrandes,…) où ces femmes, au rythme du gamelan, portent offrandes de fleurs et de "makan" (nourriture) sur la tête, et quand nous assistions à toutes ces processions religieuses. Les prétextes pour revenir un jour dans cette île qui honore les dieux et apaise les démons ne manquent pas. Le son du gamelan et les parfums d'encens nous accompagneront, sans oublier tous les sourires spontanés de ces balinais.

En traversant, Singapour et la Malaisie (par la côte Est), les sourires ne se font pas attendre non plus, bien que nous ayons la tête dans le guidon à s'amuser à faire des chronos, fuyant à toute pédale cette chaleur équatoriale. 70 km par ci, 90 km par là, bref à taquiner les 100km/jour, on ne plaisantait plus, on ne jouait plus les touristes, c'est beau la mécanique mes enfants quand ça veut bien tourner rond! Les îles perhenthians seront un bon prétexte pour faire refroidir les moteurs, nager avec les tortues géantes, requins et autres poissons de couleurs autour d'un somptueux corail méritait effectivement le détour. Bon, au début Mamz'elle Nath ne voulait pas car elle a le vertige et puis franchement croiser le regard dou…teux d'un requin, non merci qu'elle disait. Une fois de plus le coach a usé de beaucoup de salive pour la convaincre. Alors pour se sentir plus en sécurité, elle portait un gilet, non, pas contre les dents de requins, mais pour mieux flotter évidemment. Résultat… qu'est ce qui est rouge, rond avec une raie blanche au milieu… non pas un sens interdit mais peut-être le derrière d'une guenon… oui c'est presque ça : c'est la lune de Nath en plein soleil! Eh ouaih, ça pour flotter, elle flottait, ce sont surtout ses deux flotteurs qui ont pris car pas de crème solaire "Waterproof". Et maintenant, impossible de faire du vélo (le vélo sans selle, veut pas non plus!!). Bref, arrêt obligatoire pendant plusieurs jours sur le continent pour pommade et guérison… histoire d'attendre que ses feux rouges passent au vert. Nath a quand même remarqué que les femmes musulmanes de Malaisie avaient un gros avantage sur elle pour la baignade : aucun risque de coups de soleil, elles restent toujours couvertes de la tête aux pieds (bonnet de bain, tee-shirt manches longues, et caleçon long). Bref maintenant elle médite pour le port du caleçon long de bain… on est encore loin du voile!! Donc voilà, après avoir taquiné le poisson, elle ressemble à une langouste cuite à point… mais aucun regret, ça laisse aussi des traces dans le tête. Nager avec les tortues de mer géantes, émotion. Croiser un requin, frissons… (elle en a encore la chair de langouste!) Se faire picorer le fessier par les poissons, distraction. Surprendre une raie, attention…. Bref vous en prenez pleins les yeux pour pas un rond. Et plein les fesses aussi, des vrais Warning maintenant.

Notre tour des différentes îles se termine, nous avons travaillé durement pour vous dans le repérage des différents sites de détente et de plongée sous-marine (on essaie de justifier notre vagabondage comme on peut!). Transition mémorable avant de traverser les pays asiatiques suivants qui aiguisent notre curiosité. Nous sommes arrivés à présent au sud de la Thaïlande. Pays Bouddhiste, pays aux milles et un temples, c'est encore une nouvelle culture que nous sommes impatients de découvrir.

Grâce à la rubrique "aux dernières nouvelles", nous essaierons de vous donner plus régulièrement notre position.

Bises chaudes et collantes des tropiques. A très bientôt.

 

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